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De l’élevage sélectif du Betta Splendens
D’aucuns diront que cette passion va à l’encontre de la nature, mais le constat est là, elle a pris une amplitude internationale énorme depuis une vingtaine d’années.
L’élevage sélectif du splendens a débuté il y a une cinquantaine d’années dans le but d’améliorer les nageoires de ce beau poisson.
De nombreux éleveurs américains et européens ont importé leurs splendens de Thaïlande, de Singapour ou d’autres pays d’Asie du sud-est. Ces poissons avaient des nageoires légèrement plus grandes, surtout la caudale plus longue que celle des Plakats, élevés par les Thaïs pour le combat. Des paris énormes ont été faits et les maisons, épouses et argent changèrent souvent de mains.
Dans les années 60, Edouard SCHMIDT FOCKE réussi à obtenir les premiers « delta » dont les nageoires étaient déjà large comme celles des splendens modernes.
En 1967 un groupe d’éleveurs créaient l’IBC (pour International Betta Congress). L’IBC visait à multiplier les poissons aux nageoires larges et symétriques plutôt que longues car ainsi les poissons pouvaient mieux nager et donc mieux vivre.
Dans les années 80, les éleveurs de l’IBC, comme Parris JONES ou Peter GOETTNER, commencèrent à obtenir les poissons que nous appelons « super-delta » au grand volume de nageoires.
C’est alors que Guy DELAVAL et quelques autres éleveurs importèrent ces poissons en France.
G. DELAVAL choisit de multiplier ses poissons de manière à obtenir au plus grand angle d’ouverture de la caudale. En 1987 quelques poissons atteignaient les 180°. Lors d’une expo en France, Rajiv MASILLAMONI découvrit ces poissons et se rendu compte que G. DELAVAL de rapprochait de l’impossible, car jusque là les caudales s’ouvraient au maximum à 160° et les poissons n’arrivaient pas nager ou bien n’étaient aussi symétriques que ces poissons demi-lune.
Laurent CHENOT et Rajiv MASILLAMONI s’associèrent donc pour préserver ces poissons. Ils essayèrent de reproduire ces poissons mais le male ne construisait pas de nid de bulles et n’a meme pas su s’enrouler autour de la femelle. Laurent et Rajiv réalisèrent donc de nombreuses reproduction avec des poissons d’animaleries et de diverses lignées. Un poisson sortit de ces croisements, d’une mère de G. DELAVAL et d’un père de lignée américaines, il fut appelé R39.
Ce poisson fut reproduit avec toutes les femelles de Laurent et Rajiv. Il sortit quelques demi-lunes et Laurent et Rajiv continuèrent leurs reproductions.
En 1991 Jeff WILSON, un américain, les rejoint. Quand il vu ces poissons il les appela « halfmoon ».
Jeff et Rajiv partirent avec leurs poissons de l’autre coté de l’Atlantique de manière à garder les meilleurs gènes. Ils obtenaient ainsi de plus en plus de demi-lunes.
En 1993 lors d’une convention IBC à Tampa en Floride ils présentèrent un de leur poisson sous le nom de « CHENMASWIL » et remportèrent le prix du meilleur male du concours. Ce poisson fit la couverture du magazine américain « Fama » ce qui déclencha une folie pour ce poisson et tous les éleveurs commencèrent leurs élevages à partir de ces halfmoons.
Aujourd’hui les éleveurs de bettas splendens sont bien souvent en premier lieu des fanas d’aquariophilie essayant d’obtenir des poissons de plus en plus beaux, du point de vue du « standard » ou de leurs gouts personnels, au fur et à mesure de l’avancé de leurs lignées. Leur travail est récompensé lors de concours, obtenir un prix de meilleur poisson du concours est la finalité du travail de nombreux éleveurs. Bien sûr ce serait mentir que de nier l’existence d’éleveurs ne pensant qu’au profit et à la « célébrité », mais ceux-ci ne sont pas les bienvenus.
Les éleveurs d’aujourd’hui ne se cotonnent à garder la forme demi-lune, ils l’améliorent jusqu’à dépasser les 180° et travaillent également d’autres formes : crowntail, queue-double, queue de voile, voiles courts… Parallèlement à la forme la couleur à pris beaucoup d’importance et de nouveaux patrons de coloration apparaissent régulièrement.
Malheureusement ceci est gâché par l’hybridation. En effet il est possible de reproduire betta splendens avec d’autres bettas du complexe splendens (betta imbellis ou encore smaragdina). Ceci a entrainé l’apparition de nouveaux gènes, comme les gènes « métalliques » par exemple à l’origine de nouveaux coloris métallisés. Malheureusement ses gènes, parfois indécelables dans une souche, sont très durs à éliminer entrainant la disparition progressive des couleurs pures…
Il est bien entendu inutile de préciser que les éleveurs, étant des passionnés d’aquariophilie et donc amoureux de la nature, respectent Dame Nature et leurs poissons : changements d’eau réguliers, volume de maintenance adéquat, pas de poissons libérés dans la nature… Quant aux poissons ne répondant pas aux critères de « beauté » ils finissent sur les étales d’animalerie ou dans le gosier de prédateurs aquatiques (ah ces Oscars ils ne mangeraient n’importe quoi !)
Project901